WINTZENHEIM.1870

Chronologie


REPÈRES CHRONOLOGIQUES

1648

L'Alsace devient française.

Jusque-là territoire de l'Empire germanique, l'Alsace (à l'exception de Strasbourg et Mulhouse) est rattachée au royaume de France sous le règne de Louis XIV, à l'issue de la guerre de Trente Ans (1618-1648).

1870

19 juillet : déclaration de guerre à la Prusse.

Dans un contexte de tensions franco-prussiennes, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. Celle-ci s'allie militairement aux États du Sud (Bade, Wurtemberg, Hesse-Darmstadt, Bavière) dans le conflit contre la France.

4 août : bataille de Wissembourg.

6 août : bataille de Woerth-Froeschwiller (connue sous le nom de bataille de Reichshoffen).

16 août-28 septembre : siège de Strasbourg.

Strasbourg, ancienne ville du Saint-Empire romain germanique, constitue un enjeu plus symbolique que stratégique au cours de la guerre franco-prussienne. Elle est assiégée et bombardée quarante-quatre jours durant, jusqu'à sa reddition.

18 août : bataille de Saint-Privat ou de Gravelotte.

20 août-28 octobre : siège de Metz.

L'armée du Rhin bat en retraite à Metz, où les armées prussiennes les encerclent. La ville est assiégée pendant deux mois, alors que de nouvelles batailles se poursuivent à l'ouest du pays. Le siège s'achève par la capitulation sans condition du maréchal Bazaine, qui lui sera largement reprochée.

1er septembre : bataille de Sedan.

Cette défaite cuisante de l'armée française, commandée par Napoléon III en personne, provoque la chute de ce dernier.

4 septembre : fin du Second Empire et avènement de la Ille République.

Après le désastre de Sedan, Napoléon III, défait, est réduit à l'exil. La France, en proie à une grande instabilité politique et militaire, met en place la Ille République. Le gouvernement de la Défense nationale nouvellement constitué refuse de capituler malgré des débats houleux.

17 septembre 1870 - 28 février 1871 : siège de Paris.

L'armée prussienne gagne de nombreuses batailles et s'impose sur le territoire, jusqu'à encercler la capitale française. Paris est bombardée et sa population est affamée durant plusieurs mois. Le 28 février, la ville capitule.

3 novembre 1870 - 18 février 1871 : siège de Belfort.

La ville de Belfort est assiégée durant cent trois jours par l'armée prussienne, mais les troupes françaises, sous le commandement du colonel Denfert-Rochereau, résistent et ne se rendent que sur ordre du gouvernement de la Défense nationale. Au cours des négociations de reddition, les Français obtiennent de conserver Belfort sur leur territoire.

1871

18 janvier : proclamation de l'Empire allemand.

Les États allemands s'unifient au sein d'un empire fédéral, la proclamation ayant lieu dans la galerie des Glaces du château de Versailles, un geste montrant que cette unité nationale se fonde sur la victoire militaire sur la France.

28 janvier : armistice entre la Prusse et la France.

Les défaites militaires se multipliant, la France accepte la proposition d'armistice prussienne débattue depuis plusieurs mois. Un processus de négociation des conditions de la paix s'amorce.

17 février : protestation de Bordeaux.

Lors d'une séance de l'Assemblée Nationale réfugiée dans le Grand Théâtre de Bordeaux, les députés alsaciens-lorrains font lire un texte par l'un des leurs, Émile Keller, en signe de protestation contre le projet d'annexion de leur territoire. Ils quittent la salle à l'issue de ce discours.

18 mars-28 mai : Commune de Paris.

Les profonds désaccords relatifs à la poursuite de la guerre et la fragilité de la République récemment proclamée donnent lieu à une insurrection populaire parisienne. Pour écraser ce mouvement, le gouvernement réfugié à Versailles envoie les troupes. La Commune de Paris s'achève alors brutalement par la « semaine sanglante», du 21 au 28 mai 1871, faisant environ 25.000 morts.

10 mai : traité de Francfort.

Le traité de Francfort, qui fixe les conditions de la paix, impose à la France de lourdes compensations financières et la cession, à l'Empire allemand, de l'Alsace, à l'exception de l'arrondissement de Belfort, et d'une partie de la Lorraine.

9 juin : intégration de l'Alsace-Lorraine dans l'Empire Allemand.

Conformément aux négociations des traités de paix, l'Alsace et le nord-est de la Lorraine sont incorporés à l'Empire allemand en tant que Reichsland (Terre d'Empire), ce qui signifie que ces terres sont sous la souveraineté de la fédération des états allemands, sans disposer pour autant de leur autonomie. Pour les Français, cette perte est ressentie comme une véritable amputation.

19 août : création de l'Association des Alsaciens et Lorrains de Paris (A.G.A.L.).

L'A.G.A.L, créée dès août 1871, est reconnue d'utilité publique en 1885. Elle rassemble des optants des «Provinces perdues» et se veut un «centre d'assistance et de protection» pour la communauté des Alsaciens-Lorrains exilés.

1872

8 septembre : création de la Loge Alsace-Lorraine.

Rattachée au Grand-Orient de France, cette loge réunit de nombreux optants alsaciens et lorrains installés dans la capitale.

30 septembre : expiration du délai d'option des Alsaciens-Lorrains.

Le traité de paix a imposé aux Alsaciens-Lorrains un choix : rester sur place et adopter la nationalité du vainqueur, ou opter pour la nationalité française et quitter le territoire annexé, et ce avant le 1er octobre 1872.

1874

28 octobre : création du Landesausschuss (délégation) d'Alsace-Lorraine.

La création de ce parlement, dont les compétences sont uniquement consultatives, constitue toutefois une étape dans la normalisation progressive du Reichsland Elsass-Lothringen.

1879

4 juillet : promulgation de la constitution d'Alsace-Lorraine.

L'organisation administrative du Reichsland est désormais décentralisée et se fait depuis sa capitale, Strasbourg.

1882

18 mai : création de la Ligue des patriotes.

Créée par Paul Déroulède à la suite du traumatisme de la défaite de 1871, la Ligue des patriotes est un mouvement nationaliste et républicain français qui entretient l'idée de revanche à l'égard de l'Allemagne.

1886-1889

Crise boulangiste.

Première crise politique de la III République, elle est causée par un ralliement au général Georges Boulanger (1837-1891), surnommé «brave général» ou «général revanche ». Ce dernier est très apprécié de l'opinion publique, qui voit en lui une incarnation de l'antiparlementarisme, du nationalisme et de l'idéal d'une nouvelle guerre vengeresse contre l'Empire allemand. Ex-général et ministre de la Guerre en 1886-1887, il est élu à la Chambre des députés sous l'étiquette nationaliste en 1889, et milite pour la dissolution de l'Assemblée. Alors que l'agitation est à son comble, une tentative de putsch boulangiste est envisagée puis avortée. Boulanger fuit le mandat d'arrêt lancé contre lui en s'exilant en Belgique en septembre 1889.

1887

Création du Souvenir français.

Le Souvenir français est une association reconnue d'utilité publique le Ier février 1906, et dont le but initial est de conserver le souvenir des soldats tombés pour la France, et notamment d'entretenir les tombes des soldats morts en 1870-1871.

20 avril : affaire Schnaebelé

Guillaume Schnaebelé, un Alsacien optant devenu commissaire de police affecté à la gare de Pagny-sur-Moselle, est accusé d'espionnage et arrêté par les Allemands en territoire français. Cet incident diplomatique ravive les tensions franco-allemandes. Le chancelier Bismarck met fin à la crise en relâchant Schnaebelé.

1888-1891

Un passeport est rendu obligatoire entre la France et l'Alsace-Lorraine.

La scission entre la France et l'Alsace-Lorraine se matérialise entre 1888 et 1891 par une obligation pour les personnes françaises, y compris les optants, d'avoir un passeport étranger pour se rendre dans les territoires annexés. Passé une période de tension, Guillaume II lève cette prescription, à l'exception des militaires qui doivent continuer à s'y soumettre.

1894-1906

Affaire Dreyfus.

Alfred Dreyfus, officier de l'armée française, est accusé à tort d'espionnage pour le compte de l'Allemagne en 1894. Condamné, dégradé, il est emprisonné sur l'île du Diable, avant d'être gracié en 1899, puis réhabilité en 1906. L'« Affaire », très médiatisée, divise profondément la société, et les personnalités les plus en vogue s'affrontent dans des débats houleux. Les antidreyfusards mettent en avant la confession juive du capitaine, mais également son origine alsacienne, et le fait que sa famille est restée à Mulhouse.

1908

3-4 octobre : inauguration du monument de Noisseville.

À proximité de Metz, en Lorraine annexée, le Souvenir français fait élever un monument en mémoire de la guerre de 1870.

1909

8 mai : inauguration du Haut-Kœnigsbourg.

La restauration à grand frais par l'Empereur Guillaume II du château du Haut-Kœnigsbourg, en Alsace centrale, établit un lien entre le passé germanique de l'Alsace et son appartenance à l'Empire allemand.

16-18 octobre : inauguration du monument de Wissembourg.

Avec l'accord de Guillaume II, un monument dédié aux soldats français morts en 187o est inauguré sur le site de la bataille de Wissembourg.

1911

31 mai : adoption de la Constitution d'Alsace-Lorraine.

Après plusieurs décennies passées sous le statut du Reichsland, l'Alsace-Lorraine reçoit une Constitution qui lui octroie une certaine autonomie, avec une représentation parlementaire (Landtag) désignée au suffrage universel direct. Ce régime sera suspendu dès le début de la Première Guerre mondiale.

1913

28 octobre : incident de Saverne.

Dans la petite ville alsacienne de Saverne, un officier allemand, soutenu par sa hiérarchie, insulte des soldats alsaciens. Indignés, les Savernois manifestent pendant plusieurs jours. L'incident entraîne une crise politique retentissante en Alsace-Lorraine et en Allemagne. L'incident est largement relayé en France.

1914

28 juin 1914 : attentat de Sarajevo.

L'archiduc François Ferdinand d'Autriche et son épouse sont assassinés à Sarajevo. Cet événement tragique sert de prétexte aux puissances européennes pour alimenter les tensions nationalistes. Le 28 juillet, l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. Le jeu des alliances se met en place, entraînant une escalade vers un conflit mondial.

31 juillet : assassinat de Jean Jaurès.

Figure emblématique du pacifisme français, Jean Jaurès est assassiné par le nationaliste Raoul Villain.

3 août : déclaration de guerre de l'Allemagne à la France.

La Première Guerre mondiale éclate, et avec elle ressurgissent les prétentions revanchardes d'une partie de la classe politique française.

Source : ALSACE, rêver la province perdue (1871-1914) - Catalogue d'exposition publié par le Musée National Jean-Jacques Henner, Paris 2021


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